"Foncez les filles, ne réfléchissez plus !", Aby GAYE

Publié le 25 mars 2019

Les globe-reporters de l’école primaire Roger SALENGRO à Courcelles-les-Lens s’interrogent sur les stéréotypes filles-garçons dans notre vie quotidienne. La rédaction des CM2 décide de travailler plus particulièrement sur le sexisme dans le sport. Aby GAYE, basketteuse professionnelle répond à leurs questions.

Culture et éducation

Aby GAYE est l’invitée d’une conférence « Urbanisme, le sport fait mâle » à Lille au début du mois de mars. Sidonie HADOUX la contacte pour qu’elle réponde aux questions des globe-reporters. Malheureusement, la basketteuse ne peux pas venir et Sidonie interroge alors Lauranne CALLET, de Womenability. 

Mais Aby GAYE accepte de répondre aux globe-reporters de l’école Roger Salengro par écrit. Voici ses réponses.

Aby GAYE

Pourquoi avez-vous choisi le basketball ?

J’ai choisi le basketball sur un coup de tête, le destin... J’ai toujours fait du sport depuis mes 4 ans. Le basket ne me disait rien et puis un jour, au retour des vacances à 12 ans, j’ai décidé que j’en ferai.

Qui vous inspire dans ce sport ?

Dans ce sport, celui qui m’inspire le plus est LeBron JAMES, tant pour le joueur qu’il est que pour le personnage public. Il est très philanthrope et œuvre beaucoup pour sa communauté.

Comment vos parents ont réagi lorsque vous avez choisi ce sport ?

Ils m’ont poussé comme dans tous ce que je fais et ils m’ont accompagnés jusqu’à ce que je devienne une joueuse professionnelle.

Y-a-t-il dans votre famille des personnes qui jouent au basketball ?

Nous sommes 4 frères et sœurs et nous tous faisons du basket-ball.

Avez-vous déjà joué dans une équipe mixte ?

Oui, lors des débuts du 3x3 en France.

Avez-vous été victime ou témoin de préjugés sexistes dans le sport ?

Plus d’une fois...

Selon vous, les basketteuses sont-elles moins encouragées que les basketteurs ? moins payées ?

Je ne pense pas que nous soyons moins encouragées, du moins pas en France, mais il est clair et net que nous sommes moins bien payées que nos homologues masculins ... et pourtant nous nous sacrifions davantage.

Préféreriez-vous entraîner des filles, des garçons ou une équipe mixte ?

Je privilégierais les filles car j’en suis une et je pourrais les comprendre plus facilement.

Que souhaitez-vous dire aux filles, aux femmes qui veulent faire du basketball mais qui n’osent pas ?

Je leur dirai que les seules limites qui existent sont celles que l’on se fixe. C’est une phrase à laquelle je ne croyais pas plus jeune et qui est devenue une évidence avec le temps. Le monde d’aujourd’hui a été créé de façon à nous faire croire que les hommes nous sont supérieurs et il n’en est rien ! Les difficultés existent, je ne les nie pas, mais il ne faut pas s’arrêter devant la porte, il faut la pousser puis la franchir. Le basket-ball est un sport qui m’a permis de prendre confiance en moi et de développer énormément de valeurs. Foncez les filles, ne réfléchissez plus ! 

Quels autres sports aimez-vous ?

J’aime beaucoup le handball, je me vois bien en faire d’ici quelques années. La boxe et la danse me plaisent également.

Reportage réalisé en mars 2019