"Pour moi le graffiti n’a d’intérêt que dans la performance, il faut le voir en live", PARSE, graffeur lensois.

Publié le 23 mai 2019

Bertrand DELAPORTE, alias PARSE, est un graffeur lensois. Il est membre de l’association RED BRICKS, une association de graffeurs du bassin minier, créée en 2014. Il répond aux questions des globe-reporters du lycée DARCHICOURT.

Culture et éducation

Grafiti de Parse sur une vitrine d’un magasin à Lens.

Comment est née votre passion pour l’art ? Pourquoi le street art ?

J’ai commencé le graffiti à l’âge de 12 ans, en 1998. J’ai suivi les Grands qui en faisaient et je tagguais partout dans ma rue et celles avoisinantes. Le côté bombe de peinture et liberté totale me plaisait beaucoup dans cette activité. Avant même de dire que c’était de l’art, c’était avant tout une histoire de compétition et de performance entre nous.

Quelle vision les habitants du bassin minier ont de vous ?

Les habitants adorent pour la plupart, car cela met de la couleur. Les politiques veulent cependant « cadrer » en choisissant des thèmes et en évitant les lettrages au maximum. Cela ne reste que de la peinture…

Le street art est-il respecté dans le bassin minier ?

Nos fresques sont toujours respectées. Une ou deux fois, des croix gammées ou autre ont été réalisé, mais ça c’est incontrôlable.

Vivez-vous de ce métier ? Courez-vous des risques en étant street artiste ? 

Je suis artiste auteur à mon compte ce qui fait que la peinture à la bombe est devenue ma source de revenus. Comme je pratique cet art de façon officielle, le risque est minime au niveau légal, mais je commence à faire attention du point de vue de ma santé.

Enfreignez-vous la loi ?

Toutes mes fresques sont des commandes donc je suis en règle !

Connaissez-vous d’autres street artistes dans le bassin minier ? 

Je connais la totalité des acteurs majeurs du graffiti au nord de Paris. Pendant un temps, j’ai été un des centres nerveux du graffiti nordiste par le biais de mon activité de distributeur d’une marque de bombe de peinture.

Êtes-vous un artiste qui travaille en solo ou en bande ? 

Je travaille en solo, mais il m’arrive souvent de rejoindre mes bandes le week-end pour peindre et décompresser avec eux pour le plaisir.

De quoi vous inspirez vous ? 

Les photographes m’inspirent énormément pour ce qui concerne les mises en scène. Du côté des graffeurs, je suis très très inspiré par la scène australienne et la scène mexicaine. Les artistes contemporains japonais me donnent aussi beaucoup d’idée.

Vos œuvres d’art sont-elles des significations ou des messages a faire passer ? 

Je n’ai aucun message à faire passer vu que je suis souvent en désaccord d’opinion avec mes pairs. Pour moi le graffiti n’a d’intérêt que dans la performance, il faut le voir en live. Une fois que l’œuvre est terminée, on peut la foutre à la poubelle, elle n’a plus d’intérêt, sauf si elle se fond dans la rue (dans la mesure du possible je ne fais jamais de fond et je laisse le mur brut en décor de mon œuvre) et là c’est la rue qui devient le sujet principal.