« Nous croyons à la vie après la mort »

Publié le 5 février 2017

Le culte des ancêtres est une tradition très respectée au Vietnam. Vung Trân, la tante de mon ami Hao, répond aux questions des élèves du lycée Erik Satie à Paris

Culture et francophonie

Ce samedi-là, Hao, avec qui j’ai étudié le journalisme à Lille il y a une dizaine d’années, me propose de venir avec lui dans la province où vit toute sa famille, Nam Dinh. Je vois bien à quel point Hao est heureux de retrouver les siens. C’est un fait : les familles vietnamiennes sont très proches. 

Je suis arrivée depuis peu au Vietnam, mais j’ai le sentiment qu’il y a une foi plus forte que le bouddhisme encore : le culte des ancêtres. N’oubliez pas que nous sommes dans un pays communiste, et que Marx disait que la religion est l’opium du peuple. La croyance qui semble unir les Vietnamiens, c’est le fait d’honorer ceux qui nous ont précédés, de ne pas les oublier, de leur faire des offrandes et de penser à eux. Hao a par exemple une pièce dédiée chez lui pour prier les ancêtres. 

Se regrouper pour célébrer les anciens

Toute sa famille se regroupe, ce week-end de début janvier, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de son grand-père, dans le village dans lequel il a vécu.

Nous prenons le bus depuis Hanoi et arrivons, 1h30 plus tard, dans sa famille. C’est en pleine campagne. Il y a des rizières à perte de vue, beaucoup de brume. Le frère de Hao, Hieu, vient nous chercher là où le bus nous a laissés en scooter, avec un ami. 

Nous arrivons dans la cour d’une maison constituée d’une seule pièce. Hao et sa famille aimeraient la reconstruire. Même si plus personne n’y vit, la maison des grands-parents constitue un point de ralliement de toute la famille.

Vung, la tante de Hao vient vers moi, toute souriante. Elle accepte de répondre à mes questions sur le culte des ancêtres, et Hao, qui est bilingue en français, se charge de la traduction. Pendant que nous parlons, Hieu, le frère de Hao, brûle des papiers dans un coin (regardez la video). « Nos ancêtres ont besoin d’argent. Nous brûlons ce faux argent pour eux, mais aussi pour nous, les vivants, pour qu’on ait l’impression de remplir notre tâche, raconte Vung. C’est une manière de penser à eux. » 

Merci Vung, pour votre gentillesse et votre accueil. 

Merci aussi à Hao pour la traduction.

Regardez la vidéo et écoutez l’interview.

Sources photographiques

Vung, la tante de Hao, a 69 ans. Elle répond aux questions des globe-reporters sur le culte des ancêtres.
Vung, la tante de Hao, a 69 ans. Elle répond aux questions des globe-reporters sur le culte des ancêtres.
Vung et moi, après l’interview.
Vung et moi, après l’interview.
Mon ami Hao est très content de retrouver sa famille. « J’adore venir ici, à la campagne, loin du bruit de Hanoi ! »
Mon ami Hao est très content de retrouver sa famille. « J’adore venir ici, à la campagne, loin du bruit de Hanoi ! »
Hao arrive devant la maison de son grand-père, un lieu essentiel pour lui et sa famille.
Hao arrive devant la maison de son grand-père, un lieu essentiel pour lui et sa famille.
Après avoir brûlé un encens pour les ancêtres, les vivants peuvent manger.
Après avoir brûlé un encens pour les ancêtres, les vivants peuvent manger.
L’une des tantes de Hao brûle de l’argent avec son frère, pour l’envoyer aux ancêtres. Ce type de rite se multiplie à l’approche du nouvel an chinois, le Têt.
L’une des tantes de Hao brûle de l’argent avec son frère, pour l’envoyer aux ancêtres. Ce type de rite se multiplie à l’approche du nouvel an chinois, le Têt.
Au cours de ce week-end, nous nous rendons aussi au cimetière, pour nous recueillir sur la tombe des proches d’Hao aujourd’hui disparus
Au cours de ce week-end, nous nous rendons aussi au cimetière, pour nous recueillir sur la tombe des proches d’Hao aujourd’hui disparus
Les tombes sont construites au milieu de la rizière, elles ressemblent à de petites pagodes. Par respect pour les personnes présentes, je n’ai photographié personne en train de prier.
Les tombes sont construites au milieu de la rizière, elles ressemblent à de petites pagodes. Par respect pour les personnes présentes, je n’ai photographié personne en train de prier.
Vung, la tante de Hao, a 69 ans. Elle répond aux questions des globe-reporters sur le culte des ancêtres.
Vung et moi, après l’interview.
Mon ami Hao est très content de retrouver sa famille. « J’adore venir ici, à la campagne, loin du bruit de Hanoi ! »
Hao arrive devant la maison de son grand-père, un lieu essentiel pour lui et sa famille.
Après avoir brûlé un encens pour les ancêtres, les vivants peuvent manger.
L’une des tantes de Hao brûle de l’argent avec son frère, pour l’envoyer aux ancêtres. Ce type de rite se multiplie à l’approche du nouvel an chinois, le Têt.
Au cours de ce week-end, nous nous rendons aussi au cimetière, pour nous recueillir sur la tombe des proches d’Hao aujourd’hui disparus
Les tombes sont construites au milieu de la rizière, elles ressemblent à de petites pagodes. Par respect pour les personnes présentes, je n’ai photographié personne en train de prier.

Sources sonores

  • Quelle est l’origine de ce culte ? Quand est-il apparu ?

  • Est-ce qu’au départ on brûlait des objets véritables ?

  • Est-ce que c’est une pratique bouddhiste ?

  • Depuis quand brûle-t- on les offrandes dans une boîte à l’extérieur ? Est-ce que cela a toujours été le cas ? Comment c’était avant ? Pourquoi cela a changé ?

  • Qu’attend-on de ce culte ? A quoi sert-il ? pour les ancêtres ? pour les vivants ?

  • Comment se déroule une cérémonie comme celle d’aujourd’hui ?

Sources vidéo

Le culte des ancêtres est une tradition très respectée au Vietnam. Vung Trân, la tante de mon ami Hao, répond aux questions des élèves du lycée Erik Satie à Paris

Le culte des ancêtres est très présent au Vietnam. Dans les restaurants, on voit souvent des autels, des tables dressées avec des offrandes, avec des portraits des grands-parents décédés. « Les ancêtres doivent manger d’abord, pour que nous, ensuite, puissions manger », me dit Hao. Regardez cette vidéo tournée dans un restaurant, à Hanoi.