Tout au bout du Danube jusqu’à la mer Noire

Publié le 8 février 2019

Tant qu’à être aux portes du Delta, Elodie en profite pour aller à la découverte de Sulina, la seule ville à l’extrémité de ce bras. Elle a connu un riche passé.

Carnet de route

Cher(e)s globe-reporters,

Je rentre du delta du Danube avec une petite frustration : je n’ai pas pu le visiter en profondeur, j’ai l’impression de n’avoir fait que l’effleurer. Il faut dire que c’est difficile de visiter le Delta en hiver : il fait froid, les barques destinées aux touristes sont rangées, les bateaux qui desservent les trois bras sont plus rares, les pensions et les restaurants sont fermés... La nature, comme les habitants, sont en hibernation. Bien sûr, il est toujours possible, en cherchant bien, de trouver un moyen pour explorer le labyrinthe de canaux et de lacs, pour aller dans les endroits plus reculés : mais il faut soit beaucoup d’argent, soit encore plus de temps qu’à l’ordinaire. Et du temps, je n’en ai pas beaucoup, avec tout le travail que j’ai (et que je réalise avec joie !). 

Mais, tant qu’à être là, aux portes du Delta, j’ai quand même voulu en profiter et vous rapporter d’autres images. Après Crisan, je suis donc allée visiter Sulina, la petite ville située tout au bout du bras qui porte son nom. C’est le point le plus à l’est de la Roumanie.

Cette ville m’intriguait : j’ai lu ici et là qu’elle a connu un riche passé, à la fin du XIXe siècle, quand on y a installé la Commission européenne du Danube, la première institution à porter l’adjectif européen dans son nom. Pleins d’étrangers sont alors venus s’installer dans le petit port, pour canaliser et aménager le bras de Sulina (c’est pour ça que, sur la carte, on voit qu’il est tout droit). Le but était de faciliter la navigation des gros bateaux. Des Anglais, des Italiens, des Juifs, des Turcs, des Grecs etc. sont venus là. La ville s’est agrandie, enrichie, d’élégants bâtiments ont été construits... Mais, après presque un siècle de gloire, elle a connu le déclin et a perdu son caractère cosmopolite. Je suis curieuse de partir sur les traces de ce passé. 

Samedi 2 février, j’embarque donc à bord d’un de ces petits bateaux à moteur qui fait la « course rapide », depuis Tulcea. Je pars dans un épais brouillard mais, après 1h30 de trajet, il fait beau et doux quand j’arrive à Sulina.

Je déambule d’abord dans les rues de la petite cité qui, ce samedi midi, est un peu animée. Il y a pas mal de belles maisons anciennes, qui datent de l’âge d’or de Sulina. Quelques unes ont été retapées, ou sont en cours de rénovation. Mais la plupart sont décrépies. Certaines portent même un écriteau avertissant du danger : elles menacent de s’écrouler. Une maison éventrée montre d’ailleurs qu’il ne s’agit pas que d’une menace.

Je remarque aussi qu’il y a pas mal de chiens errants. Je renonce donc à marcher jusqu’à la plage, à 2km de là, et je prends un taxi. Sur le chemin, je croise quelques chevaux, qui pâturent en liberté.

Nous arrivons à la plage. Ca y est : je suis tout à l’est de la Roumanie, face à la mer Noire !

Il n’y a que moi, ou presque : quelques oiseaux, un promeneur au loin et un couple qui se prend en photo au bout de la petite jetée. L’été doit être plus animé : il y a des parasols en roseau, des buts de foot et même une discothèque. 

Sur le chemin du retour, Catalin, le chauffeur du taxi, propose de me montrer le cimetière, qui témoigne du passé cosmopolite de Sulina. Comme en témoignent ces tombes en anglais, en allemand... Catalin me montre aussi la tombe d’un pirate grec, celle d’une princesse moldave... Il y a aussi un carré turc, juste à côté d’un carré juif. A défaut d’avoir exploré la belle nature du delta, j’ai découvert une petite portion de sa riche histoire.

Il est maintenant temps de rentrer à Tulcea. Sur le chemin du retour, en scrutant le paysage, et j’aperçois quelques pélicans frisés. C’est déjà ça !

Elodie, votre envoyée spéciale

Sources photographiques

Sulina, au bout du bras qui porte son nom. Un bras qui est tout rectiligne : il a été aménagé par l’homme.
Sulina, au bout du bras qui porte son nom. Un bras qui est tout rectiligne : il a été aménagé par l’homme.
Pour y aller, je prends un bateau à moteur.
Pour y aller, je prends un bateau à moteur.
ll compte une douzaine de places.
ll compte une douzaine de places.
Le trajet dure 1h30. Il faut s’occuper !
Le trajet dure 1h30. Il faut s’occuper !
En arrivant, depuis le bateau, on aperçoit les ruines de l’ancienne conserverie de poissons, créée sous le communisme.
En arrivant, depuis le bateau, on aperçoit les ruines de l’ancienne conserverie de poissons, créée sous le communisme.
Vue aérienne de Sulina, sur un panneau. La ligne rouge est à peu près le trajet que j’ai fait !
Vue aérienne de Sulina, sur un panneau. La ligne rouge est à peu près le trajet que j’ai fait !
Sulina est située tout près de la frontière ukrainienne. Plusieurs bateaux de la police des frontières stationnent dans le port.
Sulina est située tout près de la frontière ukrainienne. Plusieurs bateaux de la police des frontières stationnent dans le port.
La digue.
La digue.
Comme la plupart des habitants, Olga se déplace à vélo.
Comme la plupart des habitants, Olga se déplace à vélo.
Dans la cour de l’école.
Dans la cour de l’école.
Il y a beaucoup de belles maisons anciennes, qui tombent en ruine.
Il y a beaucoup de belles maisons anciennes, qui tombent en ruine.
Le vieux phare. Il était auparavant au bord de la mer, mais le littoral avance de quelques mètres chaque année. Il est maintenant à quelque 2km du phare !
Le vieux phare. Il était auparavant au bord de la mer, mais le littoral avance de quelques mètres chaque année. Il est maintenant à quelque 2km du phare !
L’ancien siège de la Commission européenne du Danube.
L’ancien siège de la Commission européenne du Danube.
Un cheval qui pâture en liberté.
Un cheval qui pâture en liberté.
La plage de Sulina
La plage de Sulina
Ses parasols...
Ses parasols...
… sa jetée...
… sa jetée...
… et ses cages de foot !
… et ses cages de foot !
C’est la mer Noire.
C’est la mer Noire.
Tombes anglaises dans le cimetière cosmopolite.
Tombes anglaises dans le cimetière cosmopolite.
Le carré turc.
Le carré turc.
Le carré juif.
Le carré juif.
La tombe d’un pirate grec
La tombe d’un pirate grec
Au retour dans le centre de Sulina, je recroise Olga et son mari Ion.
Au retour dans le centre de Sulina, je recroise Olga et son mari Ion.
Une barque à moteur.
Une barque à moteur.
Les bords du bras de Sulina, faits de roseaux et d’arbres.
Les bords du bras de Sulina, faits de roseaux et d’arbres.
Dans le bras de Sulina, aménagé pour la navigation des gros bateaux, il n’est pas rare de croiser des cargos.
Dans le bras de Sulina, aménagé pour la navigation des gros bateaux, il n’est pas rare de croiser des cargos.
Sulina, au bout du bras qui porte son nom. Un bras qui est tout rectiligne : il a été aménagé par l’homme.
Pour y aller, je prends un bateau à moteur.
ll compte une douzaine de places.
Le trajet dure 1h30. Il faut s’occuper !
En arrivant, depuis le bateau, on aperçoit les ruines de l’ancienne conserverie de poissons, créée sous le communisme.
Vue aérienne de Sulina, sur un panneau. La ligne rouge est à peu près le trajet que j’ai fait !
Sulina est située tout près de la frontière ukrainienne. Plusieurs bateaux de la police des frontières stationnent dans le port.
La digue.
Comme la plupart des habitants, Olga se déplace à vélo.
Dans la cour de l’école.
Il y a beaucoup de belles maisons anciennes, qui tombent en ruine.
Le vieux phare. Il était auparavant au bord de la mer, mais le littoral avance de quelques mètres chaque année. Il est maintenant à quelque 2km du phare !
L’ancien siège de la Commission européenne du Danube.
Un cheval qui pâture en liberté.
La plage de Sulina
Ses parasols...
… sa jetée...
… et ses cages de foot !
C’est la mer Noire.
Tombes anglaises dans le cimetière cosmopolite.
Le carré turc.
Le carré juif.
La tombe d’un pirate grec
Au retour dans le centre de Sulina, je recroise Olga et son mari Ion.
Une barque à moteur.
Les bords du bras de Sulina, faits de roseaux et d’arbres.
Dans le bras de Sulina, aménagé pour la navigation des gros bateaux, il n’est pas rare de croiser des cargos.

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